L’ONF prend part aux Sommets du cinéma d’animation du 1er au 6 décembre 2020. Découvrez cette sélection de films des cinéastes Martine Chartrand, Claude Cloutier, Patrick Bouchard, Howie Shia, Jean-François Lévesque et Theodore Ushev.
Troisième volet d’une trilogie sur les relations entre l’art et le pouvoir, le court métrage d’animation Gloria Victoria se déploie sur les décombres encore fumants de la furie du 20e siècle. Du front russe à la révolution chinoise, de Dresde à Guernica, les grands oiseaux noirs survolent les charniers tandis que les vampires et les faucheuses s’avancent au son d’un boléro tiré de la Symphonie Leningrad de Chostakovitch. Le cinéaste Theodore Ushev s’impose une fois de plus en virtuose du collage et du recyclage, et convoque ici le surréalisme et le cubisme pour orchestrer un éclatant cauchemar pour la paix.
Physique de la tristesse retrace la vie d’un inconnu naviguant à travers ses souvenirs de jeunesse en Bulgarie, lesquels le ramènent à la mélancolie et au déracinement croissants qui plombent son existence d’adulte au Canada.
Un animateur fouille son propre corps pour en extirper les souvenirs, les émotions et les angoisses qui viendront nourrir son œuvre. De la peau d’abord coupée au scalpel surgissent divers objets symboliques évoquant son passé. Arrivé au cœur après s’être fracassé les côtes, il parvient à identifier le poids dont il veut se délester.
Inspiré de la nouvelle Vaysha, l’aveugle de Guéorgui Gospodinov, ce conte métaphorique du cinéaste Theodore Ushev nous rappelle avec sagesse et humour l’importance du moment présent.
Vaysha n’est pas une jeune fille comme les autres, elle est née avec un œil vert et l’autre marron. Ses yeux vairons ne sont pas l’unique caractéristique de son regard. Elle ne voit que le passé de l’œil gauche et le futur de l’œil droit. Véritable sortilège, sa vision scindée l’empêche de vivre au présent. Elle est aveuglée par le passé et tourmentée par l’avenir; son regard unique est parfaitement divisé en deux temporalités irréconciliables. « Vaysha l’aveugle »… c’est ainsi que tout le monde l’appelait.
Adaptation moderne du mythe d’Hercule, ce court métrage d'animation raconte l’histoire d’un jeune boxeur qui se débat entre sa nature timide et studieuse et un caractère extrêmement violent. D’où vient donc la rage qui l’habite? Est-elle attribuable à des facteurs psychologiques, environnementaux… ou à quelque chose de bien plus primitif?
Avec ce court métrage d’animation, le Canadien d’origine bulgare Theodore Ushev signe, à même son sang, un pamphlet politique virulent, brutal et dérangeant, qu’il narre lui-même d’une voix grave. Un peu partout sur la planète, le sang d’idéalistes révolutionnaires coule pour dénoncer des injustices. Le sang est pourtant le symbole même de la vie. À quoi bon se battre pour des idéaux, aussi nobles soient-ils, si au bout du compte il faut y laisser sa vie? La rébellion et l’insurrection sont-elles des gestes égoïstes ou des leçons d’altruisme pur? Ces questions complexes et cruciales alimentent les réflexions du cinéaste. Poétique et philosophique, son entreprise demeure lucide, mais fondamentalement désabusée et cynique. Le spectateur revient de cette danse des symboles ébranlé et discrètement transformé.
Annonçant la fin du papier, ce court métrage d'animation expérimental aborde sur un mode abstrait plusieurs grandes questions, de la dématérialisation numérique au recyclage. Pour créer ce tableau en mouvement, Theodore Ushev s’est attaqué au catalogue d’un festival de films d’animation, enflammant les pages du livre à grands coups de pinceaux.
La musique de Moussorgski inspire Bydlo, un court métrage d'animation de Patrick Bouchard qui met en scène un bœuf puissant surgissant de la terre humide pour être aussitôt dévoré par une humanité avide et querelleuse.
Ce court métrage d'animation de Martine Chartrand (Âme noire) raconte le lien d'amitié tissé au Québec, vers 1933, entre Félix Leclerc et Frank Randolph Macpherson, un ingénieur-chimiste jamaïcain qui inspira au célèbre poète une chanson sur la drave. Entre fiction et documentaire, à travers des séquences porteuses d’Histoire et autour de la mise en images de la chanson, la cinéaste réalise une animation de peinture sur verre, évoquant avec délicatesse les sentiments qui auraient lié l’ingénieur et l’une des sœurs du poète.
Alliant le documentaire à l'animation, ce court métrage saisit son énergie et sa passion, tant au cours d'une prestation que dans la conversation. D'un naturel pourtant optimiste, Yannick Nézet-Séguin est porté vers la musique sombre et les thèmes de la mort et de la souffrance. Sur le plan du dévouement, de la sensibilité musicale et du charisme, la réputation du jeune chef d'orchestre n'est plus à faire.
Ce court métrage d’animation est une descente dans le maelström des angoisses d’Arthur Lipsett, célèbre cinéaste expérimental canadien, mort à 49 ans. Journal intime transfiguré en bombardement d’images et de sons, exploration d’une prodigieuse frénésie créatrice, tableau illustrant la chute vertigineuse d’un artiste dans la dépression et la folie, Les journaux de Lipsett est l’occasion pour Theodore Ushev de renouveler son esthétique pour coller au plus près du génie tutoyant la folie.
Ce court métrage d’animation met en images une attaque vécue par un soldat canadien lors de la Première Guerre mondiale. À cheval entre des scènes réalistes inspirées de séquences d’archives et des images surréalistes saisissantes, La tranchée s'avère une expérience cinématographique intense et troublante. Le cinéaste Claude Cloutier nous livre ici une interprétation des combats qui révèle aussi l’importance symbolique de la « terre » dans cette guerre de tranchées où autant les vivants que les morts sont enterrés.
« L’une des métaphores fondamentales de la danse est la transformation, tout simplement », explique Peggy Baker alors que son image se fond dans une rafale de dessins aux contours flous et de giclées d’encre. Conçu à la suite d’un entretien particulier avec la renommée danseuse et chorégraphe canadienne, Peggy Baker en quatre phrases mêle astucieusement animation et documentaire, recourant à diverses techniques pour rendre hommage à l’œuvre que nous lègue Peggy Baker.
Part figurative, part abstract, Drux Flux is an animated short comprised of fast-flowing images showing modern people crushed by industry. Inspired by One-Dimensional Man, by philosopher Herbert Marcuse, the filmmaker deconstructs industrial scenes and their terrifying geometry to show the inhumanity of progress.
Le noeud cravate allie à merveille animation de marionnettes et dessin animé. Le film raconte quinze ans de la vie de Valentin. Employé dévoué à sa tâche, leurré par des patrons imbus de pouvoir, Valentin lutte contre l'absurdité avec toute la force de ses espérances.
Animation dessinée à l'encre de Chine, mettant en scène un conte de Perrault dans l'univers disjoncté et ludique de Claude Cloutier. Le film raconte l'histoire d'une princesse victime d'une violente crise de narcolepsie et clouée au lit. Le roi mobilise ses sujets pour réveiller la Belle, et tous répondent à l'appel. Mais suffit-il vraiment d'un baiser pour réveiller une princesse?
Entre l'égoïsme des bourgeois et la bête passivité de leurs serviteurs, ce court métrage de marionnettes présente la tragi-comédie d'une société agonisante, dont les membres aveuglés se réfugient dans des comportements absurdes. Film sans paroles.
Dessin animé racontant la Bulgarie à travers les yeux d'une petite fille de six ans. Avec humour et tendresse, magie et réalité, le cinéaste invite à un merveilleux voyage au coeur d'un coquillage.
Lili s'ennuie de sa grand-maman, sa Baba qui habite au bord de la mer Noire. Là-bas, Lili a trouvé une Tzaritza, un coquillage magique qui permet de réaliser un voeu. Dans la tête de Lili s'élabore une ruse enfantine pour faire venir sa grand-maman à Montréal et rendre ainsi son papa heureux.
Tzaritza fait partie du deuxième recueil de courts métrages Les petits conteurs qui s'adresse aux enfants de 5 à 9 ans.
Court métrage d'animation dans lequel l'artiste et illustrateur primé Howie Shia marie les médias traditionnels et numériques à un assortiment hétéroclite de genres musicaux pour créer un conte urbain visant à redonner au monde contemporain ses lettres de noblesse comme terre féconde d'aventures épiques et romanesques. N'y voyez pas un conte dont les héros sont d'humbles origines, mais bien l'histoire de deux jeunes écoliers pleins d'ambition, débordant d'un amour si profond qu'ils réinventent le paysage pour en faire des tableaux qui se renouvellent à l'infini en d'inextricables labyrinthes.
Ce court métrage d'animation se présente comme une course effrénée à travers le constructivisme russe. Sur une musique exaltée de Georgy Sviridov, le cinéaste Theodore Ushev valorise la ligne, le plan et les rythmes dynamiques tout en rejetant les volumes et les masses statiques. Une animation sans paroles empreint néanmoins d'une ironie féroce sur la cohabitation de l'art et des idéologies.
Film d'animation évoquant la mort de l'harmoniciste du groupe Les Colocs. À partir de Dehors novembre, une chanson des Colocs, Patrick Bouchard a réalisé un court métrage sur la mort comme elle se donne dehors, la nuit, en plein mois des morts... Toutes les morts se valent et la mort gagne tout le temps.
Jutra du meilleur film d'animation en 2003. L'histoire débute ainsi : Cet homme-là, quand on l'a amené à la clinique, c'était plus que pour un examen de routine. On lui a introduit une immense seringue dans la tête, de laquelle s'est échappée une sauce jaunâtre, qui, par une curieuse chimie, a donné naissance à deux hommes patibulaires. Ainsi commence ce film d'animation angoissant, dans lequel deux experts du ramonage parviennent à effacer les souvenirs contenus dans le cerveau de leur victime. Des marionnettes inquiétantes, qui habitent un monde rempli d'objets étranges.
Une animation qui convie le spectateur à une plongée au coeur de la culture noire, à un rapide et exaltant voyage à travers les lieux qui ont marqué l'histoire de ces peuples. Le récit que transmet une vieille dame à son petit-fils fait défiler sous nos yeux une succession de tableaux peints directement sous la caméra, accompagnant l'enfant sur les traces de ses ancêtres.
Des premières formes de vie sur Terre au monde d'aujourd'hui, Du big bang à mardi matin raconte avec un humour absurde l'aventure biologique de l'humanité. D'une puissante explosion cosmique surgit la matière à l'origine de l'évolution du minéral, du végétal et de l'animal. Défilent alors une suite de métamorphoses illustrant les ramifications de l'arbre généalogique humain. Du poisson au primate, en passant par le dinosaure et l'oiseau, tous se fondent habilement l'un dans l'autre jusqu'à l'apparition de l'Homo sapiens révélant les liens de parenté entre l'espèce humaine et toutes les formes de vie de l'univers. Film sans paroles.
Dans la collection Une minute de science svp!, Le Moteur à explosion explique à l'aide d'archives, d'animation et d'une narration, une valse à quatre temps ou comment fonctionne le moteur à explosion?
Dans la collection Une minute de science svp!, Le Monde merveilleux de la couleur explique à l'aide d'archives, d'animation et d'une narration comment, grâce aux cônes de la rétine, on peut percevoir tout le spectre des couleurs.
Dans la collection Une minute de science svp!, La glace glisse explique, à l'aide d'archives, d'animation et d'une narration, pourquoi les surfaces de glace nous font glisser.
Dans la collection Une minute de science svp!, La Roue contre la friction explique, à l'aide d'archives, d'animation et d'une narration comment, grâce à l'invention du roulement à bille, on a réinventé la roue.
Dans la collection Une minute de science svp!, La force de l'eau explique à l'aide d'archives, d'animation et d'une narration, le fonctionnement du principe d'Archimède, soit, pourquoi certaines choses flottent tandis que d'autres coulent.
Un jeune garçon n'a plus de temps pour lui-même tant ses parents lui ont organisé un horaire chargé : école, leçons particulières de tennis, natation, peinture, devoirs, pratiques de piano, alouette! Inspiré par l'article 31 de la Convention des Nations Unies relative aux droits de l'enfant, ce court métrage illustre le droit de l'enfant au repos et aux loisirs.
À travers les comportements d'un vendeur et d'un consommateur, ce film d'animation dépeint avec humour les mécanismes qui régissent parfois les rapports entre individus. Une amusante étude de moeurs, inspirée de La Légende des Jean-Guy, une bande dessinée de Claude Cloutier, parue sous forme de feuilleton dans le défunt magazine humoristique québécois Croc.