L’une des plus éminentes réalisatrices autochtones du monde, Alanis Obomsawin a commencé sa carrière comme chanteuse et conteuse avant d’en arriver au cinéma en 1967 à titre de consultante à l’ONF. Son œuvre extraordinaire — cinquante films, et elle tourne encore — comprend des documentaires phares comme Les événements de Restigouche et Kanehsatake - 270 ans de résistance. La cinéaste abénaquise a reçu d’innombrables distinctions internationales, et ses films ont fait l’objet d’une rétrospective au Museum of Modern Art de New York en 2008. « Toute ma vie, je me suis principalement intéressée à l’éducation, parce que c’est par l’éducation qu’on se développe, qu’on fait l’apprentissage de la haine ou de l’amour », déclare Mme Obomsawin.
Dans Bill Reid se souvient, Alanis Obomsawin rend un magnifique hommage à la vie hors du commun et au riche héritage de son ami. Bill Reid, artiste haïda de renom, a passé sa jeunesse loin de sa communauté ancestrale et de sa culture, mais l’archipel Haida Gwaii a toujours occupé une place centrale dans son cœur. Alors qu’il travaillait pour la radio anglaise de Radio-Canada, il a appris à fabriquer des bijoux, puis des sculptures, en utilisant des techniques et des images haïdas, une démarche qui allait changer à jamais sa vie ainsi que le paysage artistique canadien. La narration puissante de Bill Reid — entrecoupée de celle d’Alanis Obomsawin — relate son enfance complexe, son émergence comme artiste accompli et le lien profond qui l’unit à son territoire. Des décennies après sa disparition, Bill Reid reste l’un des plus grands artistes du Canada.