Jacques Godbout est un éminent artiste et intellectuel québécois ayant travaillé à l’Office national du film du Canada. Écrivain, journaliste et cinéaste, il est né à Montréal le 27 novembre 1933 et est l’auteur de plusieurs essais importants publiés pendant la Révolution tranquille au Québec. Il a écrit 34 livres à ce jour, dont des recueils de poésie, des romans et des livres jeunesse. Il a également cofondé la revue Liberté (1959), le Mouvement laïque de langue française (1961) et l’Union des écrivaines et des écrivains québécois (1977).
En 55 ans de carrière, Jacques Godbout a réalisé plus de 30 films à l’ONF, où il a débuté comme producteur et scénariste en 1958. Il signe ses premières œuvres à titre de réalisateur en 1961 : parmi les plus notoires, Pour quelques arpents de neige (1962, coréalisé avec Georges Dufaux), qui dépeint l’arrivée d’immigrantes et immigrants européens à Halifax, et Le monde va nous prendre pour des sauvages (1964, coréalisé avec Françoise Bujold). Fondé sur une alternance de plans statiques et de prises de vues en continu, ce film charmant présente des enfants micmacs qui fabriquent des oiseaux et des poupées à l’aide de papier de couleurs vives, pour ensuite les suspendre aux arbres. Entre 1966 et 1974, Jacques Godbout tourne quatre longs métrages de fiction : Yul 871 (1966), Kid Sentiment (1968), IXE-13 (1971) et La gammick (1974). Il continue de réaliser des films avec l’ONF jusqu’en 2003 ; au nombre de ses œuvres les plus singulières figure le long métrage documentaire Alias Will James (1988), l’extraordinaire histoire d’Ernest Dufault, alias Will James. Ce Canadien français devenu un cow-boy américain mythique a ensuite pris la plume et été élevé au rang de légende hollywoodienne.
Le 12 mai 2016, Jacques Godbout est fait officier de l’Ordre du Canada, un prestigieux honneur qui ne constitue qu’un des nombreux prix et distinctions qu’on lui a décernés. Rappelons notamment qu’il a été nommé chevalier de l’Ordre national du Québec en 1998, qu’il a remporté le prix littéraire France-Québec en 1962 ainsi qu’un prix littéraire du Gouverneur général en 1967, et que trois universités lui ont remis un doctorat honorifique : l’Université McGill en 2003, l’UQAM en 2009 et l’Université d’Ottawa en 2022.