Jorge Fajardo voit le jour le 18 avril 1944. Il est parmi les cinéastes latino-américains les plus iconoclastes à avoir travaillé à l’ONF, mais son œuvre demeure relativement méconnue. Ingénieur civil de formation, il réalise son premier court métrage, El insomne, en 1970 et trois autres suivent en 1971 et 1972. Après le coup d’État au Chili, Jorge Fajardo immigre au Canada où il poursuit sa carrière de cinéaste, réalisant 15 films entre 1975 et 2002. Peu après son arrivée au pays, il crée une première œuvre, produite à l’Office national du film et fruit d’une association avec deux autres cinéastes d’origine chilienne. Cette création conjointe, intitulée Il n’y a pas d’oubli (1975), devient ainsi le tout premier film latino-canadien de l’ONF. Jorge Fajardo signe la réalisation du dernier volet de ce film d’anthologie, Jours de fer, l’histoire d’un professeur d’université et militant de gauche qui s’adapte mal à son nouvel emploi dans une aciérie de Montréal. Ce film de 34 minutes saisit magistralement l’expérience bouleversante d’un immigrant ayant vécu les horreurs d’une dictature militaire et qui, loin de sa famille, se lance dans un nouveau métier pour s’adapter et gagner sa vie sur sa terre d’accueil. Jours de fer est pour l’instant le seul film du réalisateur qui soit proposé gratuitement au public. Jorge Fajardo a également écrit trois livres et travaillé au théâtre à titre d’auteur et de metteur en scène.

* Diego Briceno et la fille de Jorge Fajardo, qui s’emploient actuellement à rendre ses films accessibles au public, ont eu l’amabilité de nous transmettre l’essentiel des renseignements contenus dans cette biographie.  Photo de Philippe Amiguet.