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Mosha Michael (3)

Mosha Michael

Mosha Michael

Né en 1948 dans un camp d’avant-poste  à proximité de la communauté d’Apex (Niaqunngut), à Iqaluit, sur l’île de Baffin au Nunavut, Mosha Michael est considéré comme le premier documentariste inuk. Il a été à la fois  recherchiste, scénariste, réalisateur, directeur de la photographie, monteur, narrateur, compositeur, acteur et chanteur dans trois films produits par l’ONF. 

À 27 ans, ce survivant des pensionnats réalise son tout premier film, un court métrage de sept minutes intitulé La chasse au phoque annelé (1975). Le film raconte, sans narration, une chasse au phoque inuit  ayant pour fond sonore une piste de guitare que le cinéaste a lui-même composée pour l’occasion, ainsi que sa propre voix, accompagnée par le musicien inuk Etulu Etidloie. En 1977 paraît une deuxième œuvre, Asivaqtiin (Les chasseurs), récit personnel d’une excursion de chasse de trois semaines dans l’Arctique et voyage de réhabilitation qu’amorcent de jeunes contrevenants et leurs familles. La trame sonore inclut des prestations de Kowmageak Arngnakolak et de Mosha lui-même. 

Récemment découverte, restaurée et numérisée, la troisième et dernière production qu’a réalisée Mosha Michael en 1977 pour l’ONF, Whale Hunting (Qilaluganiatut), relate l’expédition de chasse au béluga qu’entreprennent six Inuit non loin d’Iqaluit. La partition originale se compose cette fois encore de musique et de chansons qu’ont signées Kowmageak Arngnakolak et le cinéaste. Tournés à l’aide d’une caméra Super 8, ces trois documentaires qu’a créés Mosha Michael pour l’ONF présentent un point de vue rarement exprimé — celui d’un cinéaste de la région — sur les paysages de l’île de Baffin et sur les pratiques qui y étaient en usage durant les années 1970. 

Mosha Michael travaille par la suite à l’Inuit Broadcasting Corporation et, en 1985, il s’établit à Toronto afin de poursuivre sa carrière de cinéaste. Il s’inscrit en outre à des cours de photographie à l’Université Ryerson (aujourd’hui l’Université métropolitaine de Toronto). Incapable de poursuivre sa démarche cinématographique, il gagne sa vie comme sculpteur de pierre de savon jusqu’à son décès, en 2009. Ses cendres ont été dispersées dans la rivière Apex