Histoires de chevet animées pour rebelles en herbe dans le monde de l’après-COVID-19.
Au fil de conversations avec Jean Pichette, sociologue et penseur politique passionné, la réalisatrice considère ce temps d’arrêt forcé comme une occasion de repenser, à partir de la crise actuelle, nos modes d’existence, notre rapport à l’autre, à la nature, à la science, à l’économie, à l’art, au politique, bref, à ce qui fait de nous des êtres humains.
Investigation sur la transformation du langage issue de la COVID-19. Les interrelations sociales qui sont complètement bouleversées aujourd’hui laissent place à une réinterprétation de certains termes qui portent tout à coup une valeur mortifère. Le film est une messe funèbre en l’honneur du mot «contact».
Tourné à Montréal sur une période de quatre mois (de mai à septembre 2020), L’impossible été de Jules suit l’évolution de la relation de la réalisatrice et de son fils de 19 ans, à travers une quinzaine de discussions redondantes sur l’importance — ou l’impossibilité, selon le point de vue — de suivre les consignes sanitaires imposées par la pandémie.
Un bord de lac. Un barrage. Une diversité de témoignages qui nous dépassent, tout comme le reste. Campé dans son auto, un cinéaste fixe le décor à travers la pluie qui tapisse les vitres. Les rencontres se succèdent. Les voix se multiplient, s’appuient par moments, se contredisent plus tard. Le réalisateur passe de l’inquiétude à l’optimisme. Une seule question subsiste : y a-t-il une bonne réponse?
Roselène contemple. Mary médite. En toile de fond, il y a les longues heures, la pandémie, le travail de soins périlleux et exigeant. À travers une succession rythmée d’images d’archives et contemporaines, cet essai rappelle et confond le milieu institutionnel et le moment de recueil. Suggérant la continuité historique de la violence des politiques de travail et leurs répercussions sur les femmes noires, Sòl évoque une prière prononcée en plein quart de nuit, une méditation.
Alors que le monde réapprend à vivre en pleine pandémie, pour nombre de personnes LGBTQ+ arabophones à Montréal, c’est juste une période comme les autres. Lorsqu’on a échappé à la violence homophobe dans son pays d’origine et vécu un douloureux projet migratoire, ou qu’on fait encore face à des préjugés sociaux liés à des conflits interculturels et intergénérationnels, survivre à l’isolement social n’a rien d’inhabituel.
Marguerite Paquin vit dans une résidence pour aînés où 14 soeurs de sa communauté religieuse sont décédées de la COVID-19. Le film nous mène de la grandeur des paysages de la Côte-Nord, où Marguerite a travaillé pendant 47 ans, jusqu’au confinement de sa chambre actuelle, où elle trouve une forme de liberté par la prière et une solidarité inébranlable pour ses consœurs souffrantes.
Lorsque la pandémie mondiale atteint l’archipel Arctique, la cinéaste inuite Carol Kunnuk se penche sur la façon dont sa famille et sa communauté composent avec l’imposition de protocoles inhabituels. Vivante et ciblée, la bande sonore du film juxtapose aux extraits d’émissions de radio locales diffusant des consignes sanitaires en inuktitut et en anglais les douces sonorités d’enfants absorbés par leurs jeux. Ce documentaire présente un compte rendu riche, détaillé et empreint de tendresse d’une période de perturbation et d’adaptation.
Comment s’adapter face à la pandémie ? C’est la question que Jérémie Battaglia et Vali Fugulin ont posée à des propriétaires canadiens de petites et moyennes entreprises en avril 2020 dans le cadre du projet Pivot mené en partenariat avec L’initiative systémique de McGill sur la durabilité. De ces discussions, un thème est ressorti : les répercussions de la COVID-19 sur les habitudes alimentaires des Canadiens et Canadiennes. L’intérêt de la population pour les produits locaux et pour la cuisine a explosé pendant le confinement. Mais était-ce un simple changement temporaire ? Six mois plus tard, alors qu’une deuxième vague s’abat sur le pays, Jérémie a souhaité poursuivre la conversation avec deux des entrepreneurs rencontrés, Lil MacPherson et Dave Kranenburg. Restauratrice et fermier, ils défendent depuis de longues années l’importance de repenser notre industrie alimentaire afin de la rendre plus résiliente et locale. À travers un échange en visioconférence, ils se questionnent sur les évolutions de comportement dont nous sommes témoins et se demandent si nous vivons peut-être un changement de paradigme à long terme dans notre relation à notre alimentation.
À la faveur du sublime isolement volontaire qu’impose la pandémie de cet étrange printemps 2020, le cinéaste d’avant-garde Mike Maryniuk compose une ode surréaliste à la renaissance et à la réinvention. Juxtaposant des images d’archives à une animation réalisée à la main, il évoque un paysage onirique scintillant et utopique, un monde post-COVID façonné par les forces originelles de la nature… et sur lequel plane le spectre génial de Buster Keaton.
Un jeune couple sino-canadien rend visite à des parents à Wuhan, épicentre du virus, au moment même où la pandémie est déclarée. Selon la nouvelle méthode qu’impose la distanciation sociale, le réalisateur Weiye Su interviewe les protagonistes de son film et explore le concept de Jia (famille ou chez-soi) propre à chaque culture. Ce concept revêt un sens nouveau et particulièrement profond en période de COVID.
La pandémie de COVID-19 fait vibrer une corde douloureusement familière chez les Inuvialuits du delta du fleuve Mackenzie. Au début du 19e siècle, John Franklin et son équipe ont transmis la variole, maladie mortelle, à leurs ancêtres. D’autres épidémies dévastatrices suivront. L’historien Randal Pokiak retourne sur l’ancien site de Kitigaaruk, une communauté abandonnée après la grande épidémie de grippe de 1918, pour livrer un récit saisissant et révélateur.
Comment le confinement prolongé façonne-t-il notre expérience du temps? Le cinéaste Conor McNally explore la question en compagnie de son frère Riley, un jeune homme qui apprend à composer avec une réalité nouvelle, mais pourtant étrangement familière.
Neuf artistes de tous les coins du continent ont documenté leur expérience sensorielle du confinement. Résultat? Un casse-tête au montage! L’exercice a donné lieu à un collage absurde qui pervertit allègrement le format de la vidéoconférence. Les cinéastes Alicia Eisen et Sophie Jarvis s’interrogent : ce besoin qu’éprouve l’être humain d’attribuer un sens au chaos ne relève-t-il pas d’une quête intrinsèquement chaotique?
Alors que les consignes relatives à la COVID viennent restreindre les interactions humaines, Millefiore Clarkes saisit l’occasion de réfléchir sur la nature de l’amour lui-même, juxtaposant sa propre quête existentielle à celle d’une adolescente forgeant son identité et son estime de soi en pleine distanciation sociale, et à celle d’une femme qui entreprend une surprenante relation amoureuse malgré l’isolement de la pandémie.
Quand la société roule au ralenti pour cause de pandémie, un cycliste solitaire entreprend un parcours qui s’amorce devant des boutiques fermées et des rues vides et se clôt sur une métropole s’éveillant à une réalité nouvelle.
Alors que les mesures de distanciation sociale s'installent pendant la pandémie de COVID-19, Kristin Catherwood retourne à la ferme familiale pour demeurer avec son père, qui est veuf. Avec le printemps, arrive l’empressement habituel à planter les semis, et Kristin commence à penser à son potager, un jardin qui lui rappelle de vifs souvenirs de sa mère et de ses grands-mères.
Son confinement, la cinéaste et militante Melaw Nakehk’o l’a passé avec sa famille dans un campement isolé des Territoires du Nord-Ouest, « à chercher du bois, à écouter le vent, à rester au chaud et au sec et à regarder le soleil se déplacer dans le ciel ». En documentant la vie de camp — qui inclut des activités comme la fabrication de cuir de poisson et le grattage de peaux d’orignal —, elle ancre l’expérience de la COVID-19 dans un temps et un lieu précis.
Tourné pendant le confinement à Winnipeg, Jeudi présente des images que le cinéaste Galen Johnson a saisies du haut de son appartement situé dans une tour. On y voit des gens vaquer à leurs occupations quotidiennes dans les rues, les cours, les stationnements, sur les balcons et les berges pratiquement vides. L’extrême distance et la petitesse des personnes tout en bas, jumelées à des sons rapprochés, accentuent cette étrange intensité liée au fait de savoir qu’une tragédie définissant notre époque est en train de se produire alors qu’on est tous enfermés dans notre logis.
Le designer Bruce Mau voit dans la pandémie de COVID-19 une crise de courte durée ponctuant une tendance à long terme vers une évolution positive. Il nous met au défi de renoncer à nos habitudes de vie néfastes et nous incite à nous doter d’un aménagement urbain plus audacieux.
L’économiste Armine Yalnizyan se livre à un examen résolument franc et absolument charmant de notre système économique dysfonctionnel jusqu’à l’absurde et de ce qu’il faut faire pour jouir d’une vie harmonieuse au 21e siècle.
La criminologue et militante communautaire Munira Abukar estime que la justice et l’équité commencent chez soi et dans son cœur. Tirant parti du réveil difficile que nous a réservé 2020, elle déboulonne le discours douillet de l’égalité sociale et met le doigt sur les principaux enjeux qui requièrent un changement.
Le généticien et environnementaliste David Suzuki célèbre le bonheur de savoir que nous, les humains, sommes de la matière organique spongieuse dans le vaste réseau interrelié de la vie et que nous avons tout intérêt à ne pas l’oublier ! Une invitation à sortir jouer dehors et à apprendre du monde réel.
À Brampton, en Ontario, l'aîné Ollie Coombs enregistre les faits et gestes de son petit frère Nicolas (15 ans) et de sa petite sœur Natalie (11 ans), alors qu’ils attendent l’annonce des politiques provinciales de «retour en classe» pour l’année scolaire à venir. Le film, dans lequel Ollie les interviewe au sujet de l’école et des conséquences de la pandémie, donne un aperçu du quotidien d’une des nombreuses familles qui peuplent les banlieues du Grand Toronto.
Vivant au centre-ville de Toronto où elle étudie, Lina Li revient vers le confort du foyer et la cuisine de sa mère, à Thornhill. Dans ce film empreint de sincérité, la cinéaste et sa mère ont une conversation intime sur l’immigration au Canada, les incompréhensions, les obstacles à la communication, l’amour et le goût du chez-soi.
Après avoir travaillé à l’étranger pendant cinq ans, le cinéaste Ajahnis Charley rentre chez lui à Oshawa, en Ontario, en période d’isolement. Il revient pour retrouver sa famille et s’est donné pour mission de lui faire certaines révélations très personnelles. La situation donne lieu à d’étonnantes conversations avec sa mère et ses trois sœurs d’où émerge un récit teinté d’humour, mais non moins déchirant sur ce besoin que nous avons de chercher l’amour et l’acceptation auprès de notre famille.
Craignant de ne plus revoir sa communauté, Cole Forrest quitte son lieu de résidence actuel, Toronto, pour revenir à North Bay. Durant son séjour, il affronte ses peurs et renoue avec ses ancêtres. Nbi signifie «eau» et en ces temps de pandémie, c’est vers le lac, les remèdes naturels, les baies et la terre qu’il se tourne pour obtenir du réconfort.
La courbe, c’est le pouls d’un pays, qui bat au rythme de ses variations. Ce sont des créateurs et des créatrices d’ici qui, avec leur talent et leur sensibilité, amplifient la voix de Canadiens et de Canadiennes touchés de près ou de loin par la COVID-19. La courbe propose des récits documentaires, des animations et des œuvres numériques.