20 juin 2017
L’Office national du film du Canada (ONF) a dévoilé son Plan d’action triennal visant à redéfinir ses relations avec les peuples autochtones. Ce plan comporte une série d’engagements qui donnent suite au travail et aux recommandations de la Commission de vérité et réconciliation et qui prennent en compte les préoccupations des créateurs et des créatrices autochtones concernant les iniquités systémiques dans l’actuel environnement de production.
En tant que producteur et distributeur public de documentaires, d’animations et d’œuvres immersives et interactives qui font connaître le Canada et ses perspectives aux auditoires canadiens et internationaux, l’ONF produit des œuvres de réalisateurs et réalisatrices inuits, métis et des Premières Nations depuis 1968. Cette collaboration a donné lieu à un total de 280 films signés par des cinéastes autochtones. Cette volonté persistante de travailler avec les créateurs et créatrices autochtones et de rendre leurs films accessibles aux auditoires canadiens, de même que les relations cultivées avec les cinéastes, les communautés et les partenaires autochtones au fil de ces 49 années sont les points d’ancrage du plan de l’ONF.
Élaboré en collaboration avec un comité-conseil autochtone, le plan de l’ONF se compose de 33 engagements regroupés en quatre grands domaines :
Les éléments essentiels sont les suivants : un engagement à atteindre la parité de représentation au sein des effectifs de l’ONF d’ici 2025 ; un engagement immédiat à consacrer 15 % des dépenses globales de production aux projets d’artistes autochtones ; et un engagement à collaborer avec des partenaires autochtones pour élaborer des protocoles et des lignes directrices se rapportant à la production et à la distribution des œuvres portant sur du contenu et des thèmes autochtones, ainsi que des protocoles pour l’accès aux images d’archives et leur réutilisation.
« L’ONF tient à souligner l’énorme dette qu’il a envers la première génération de cinéastes autochtones qui y ont travaillé, principalement Alanis Obomsawin, a déclaré Claude Joli-Coeur, commissaire du gouvernement à la cinématographie et président de l’ONF. Arrivée à l’ONF en 1967, Alanis a bataillé dans un environnement souvent hostile pour créer un corpus d’œuvres sans pareil qui a fondamentalement modifié notre compréhension des réalités des Autochtones et de leurs relations avec la société majoritaire. Les combats d’Alanis et d’autres intervenants pour revendiquer un espace réservé à l’expression des voix autochtones au sein de l’ONF, sur les écrans du pays et dans l’ensemble de l’industrie canadienne de la production servent d’assise aux engagements que nous prenons aujourd’hui. »
Au cours de la première année de mise en œuvre du plan, les priorités de l’ONF seront les suivantes :
Pour réaliser ses engagements, l’ONF invitera d’autres organisations et experts autochtones à prendre part à de petits groupes de travail où seront abordés des sujets clés comme l’éducation, la production, les archives et le traitement de la collection. Les membres du comité-conseil aideront à trouver les spécialistes appropriés de même que d’autres cinéastes qui assureront la représentativité de cette démarche (pour l’ensemble des nations, des générations et des disciplines). Ce processus s’appuiera sur la participation effective du personnel dans toutes les divisions de l’ONF.
« La mise en œuvre de l’ensemble des énoncés du plan constitue une base de départ solide pour opérer une transformation continue, à long terme, a ajouté Claude Joli-Coeur. La plupart des mesures seront mises en application d’ici trois ans, alors que d’autres nécessiteront plus de temps. Cependant, l’ONF s’engage à rendre publics sa stratégie et ses principaux objectifs et à faire preuve de transparence relativement aux processus et aux résultats. Au cours des trois prochaines années, nous nous réunirons avec notre comité-conseil une fois par an afin de discuter des progrès réalisés dans la mise en œuvre du plan d’action et de confirmer l’actualité des priorités établies. Je tiens à remercier les membres de notre comité-conseil, pour leur engagement à nous accompagner tout au long de ce processus de transformation, ainsi que tous les cinéastes et partenaires autochtones qui, au fil des ans, ont collaboré avec l’Office national du film du Canada ou y ont travaillé. »
Les actuels membres du comité-conseil sont :