Précieux outil pour les personnes qui enseignent le cinéma, cette série relate de manière à la fois passionnée et accessible l’évolution du cinéma québécois à travers ses genres, ses thèmes et les propos d’artisans et d’artisanes. Les films de cette sélection comprennent : Cinéma québécois : la famille Cinéma québécois : les relations amoureuses Cinéma québécois : l’humour Cinéma québécois : l’identité Cinéma québécois : l’ivresse des débuts Cinéma québécois : l’évolution des valeurs Cinéma québécois : le territoire Cinéma québécois : le désir Cinéma québécois : la télévision Cinéma québécois : Hollywood PQ Cinéma québécois : l’étranger Cinéma québécois …
Précieux outil pour les personnes qui enseignent le cinéma, cette série relate de manière à la fois passionnée et accessible l’évolution du cinéma québécois à travers ses genres, ses thèmes et les propos d’artisans et d’artisanes.
Les films de cette sélection comprennent :
Cinéma québécois : la famille
Cinéma québécois : les relations amoureuses
Cinéma québécois : l’humour
Cinéma québécois : l’identité
Cinéma québécois : l’ivresse des débuts
Cinéma québécois : l’évolution des valeurs
Cinéma québécois : le territoire
Cinéma québécois : le désir
Cinéma québécois : la télévision
Cinéma québécois : Hollywood PQ
Cinéma québécois : l’étranger
Cinéma québécois : l’âge de la performance
Cinéma québécois : la politique
Ah! La famille! Sujet de discussion sans fin dans nos maisons, puits d’inspiration sans fond pour nos cinéastes! Les créateurs s’inspirant souvent de ce qu’ils connaissent le mieux, la veine autobiographique s’éclate. Tous les tons sont permis. Nostalgie, ironie, révolte, règlement de comptes : la famille mange sa claque!
Élevés à l’école de Guy et Yvette, célèbres personnages des manuels scolaires d’autrefois, nos premiers cinéastes ont le sentiment d’avoir été trompés par un système d’éducation qui a figé hommes et femmes dans des rôles stéréotypés, tout en les conditionnant au mythe du grand amour. À l’heure du tout-est-permis, où en sommes-nous? Une nouvelle génération de réalisateurs a récemment pris d’assaut nos écrans. Entre le romantisme des uns et l’omniprésente pulsion sexuelle des autres – les regards de femmes sont rares –, notre cinéma semble peiner à dire l’amour et l’émotion.
C’est au cours des années 70 que la comédie québécoise a réussi à se tailler une place sur le grand écran, à une époque où le public fréquentait peu son cinéma national. Ponctué d’extraits de films, de gags, de fous rires et de répliques mémorables, cet épisode convie le spectateur à découvrir les mécanismes du rire... tout en se payant une pinte de bon sang!
Au début des années 60, le Québec passe à la vitesse de l’éclair de la ruralité canadienne-française à une société urbaine et moderne qui se définira bientôt comme québécoise. Aujourd’hui, les cinéastes dans la trentaine et la quarantaine ont du mal à définir leur génération. « On est passé d’un cinéma politique au nihilisme et à l’individualisme, résume Denis Villeneuve. Mais ce qui m’inspire au Québec, c’est le rapport de pouvoir entre hommes et femmes. Le Québec est une forme de laboratoire, un univers qui avance, qu’on peut observer ici mais pas ailleurs. » Ainsi, le Québec serait peut-être à se forger une identité bien distincte, à l’avant-garde des évolutions sociales dans le monde.
L'ivresse des débuts raconte non sans humour l'émergence, au cours des années 50 et 60, d'un cinéma québécois inventif, audacieux et libre, porté par la vision d'une équipe de jeunes cinéastes et producteurs francophones qui osent rêver un cinéma nouveau, libéré de l'emprise de la littérature. Cette approche collective de la création permettra aussi l'éclosion d'un nouveau cinéma de fiction, léger, souvent improvisé qui nous vaudra des chefs-d'œuvre tels À tout prendre de Claude Jutra et Le chat dans le sac de Gilles Groulx dont le personnage principal se présente ainsi : « Je suis canadien-français donc je me cherche. » Un cinéma au Je qui rejoint le Nous et qui se verra acclamé à travers le monde, ce dont témoignent ici François Truffaut et Roman Polanski au début des années 60.
La naissance de notre cinéma concorde avec les débuts de la Révolution tranquille. Hasard? Que non! Nos cinéastes participent pleinement à toutes les remises en question de l’époque. Documentaires et fictions témoignent avec force des bouleversements d’une société canadienne-française qui évolue à la vitesse de l’éclair... au risque de jeter parfois le bébé avec l’eau du bain.
Le documentaire s’est révélé un extraordinaire outil pour fixer non seulement l’état des lieux physiques à une certaine époque mais aussi leur géographie humaine, deux dimensions interreliées du pays. Rural ou urbain, le territoire se métamorphose rapidement, trop souvent au rythme des intérêts des acteurs économiques et politiques en place.
Au Québec, pudibonderie et hypocrisie ont longtemps plombé la vie, imposées par un clergé oppressif. Ainsi, entre 1913 et 1967, les officiers du Bureau de la censure sévissent, refusant la projection de plus de 6000 films venus de France et d’ailleurs. La révolution sociale des années 60 va faire tomber tous les tabous. Avec Valérie, Denis Héroux ose en 1968 « le premier film érotique », où il fait « exploiter ses ressources naturelles » à Danielle Ouimet.
À son arrivée en 1952, la télévision a un impact majeur. « Tout à coup, on a vu sur l’écran des gens qui étaient bien des Canadiens français, dont le langage était le nôtre », dit Claude Jutra. Quelle relation la télévision et le cinéma entretiennent-ils dans leur « mariage maudit depuis toujours », selon Denys Arcand?
Film d’action ou d’épouvante, science-fiction, thriller, comédie romantique, les films de genre conquièrent les écrans québécois, portés aussi par le désir de plusieurs réalisateurs et producteurs de se mesurer aux façons de faire hollywoodiennes et l’occasion qui leur est offerte de le faire.
« On fait du cinéma avec des images qu’on a reçues et non avec la réalité qu’on a vue », dit Dany Laferrière. Bien des cinéastes issus de pays étrangers ont découvert le Québec à travers les classiques des Jutra, Perrault, Brault, Carle ou Forcier. Le croisement de leurs regards et de leurs réalités respectives est source de tension dramatique et, par essence, cinématographique. L’étranger devient source d’échanges, de complicités, de réflexion et de création. C’est un signe de maturité.
Reconnu depuis ses débuts comme une forme d’expression essentiellement culturelle et identitaire, notre cinéma a vécu ces dernières années un changement de cap majeur en passant à l’âge de la performance commerciale. Le pouvoir est donc passé aux mains des gros distributeurs qui, à coups de campagnes de promotion agressives et coûteuses, ont réussi à faire la conquête d’écrans monopolisés depuis toujours par les Américains. Bravo! Mais il y a un prix à payer pour cette réussite. C’est celui de l’uniformisation.
Nos cinéastes montent au front politique dès la fin des années 50. Affirmation culturelle, indépendance nationale, contestations des jeunes, lutte des classes : caméra au poing, on filme l'histoire en marche, on capte en direct l'extraordinaire ébullition qui secoue le Québec durant deux décennies. Après l'euphorie créée par le premier référendum, c'est la désillusion. L'enthousiasme des cinéastes pour la politique s'étiole quand il ne disparaît pas totalement. Sommes-nous passés de la politique au politique?