Lorsque vous entendez les gens parler d’Expo 67, vous avez tôt fait de constater qu’ils gardent de bons souvenirs de l’événement. Pour ma part, je m’en souviens comme si c’était hier. Comment aurais-je pu oublier? Ma famille a immigré au Canada au début de septembre 1967. Nous avons visité Expo 67 dès les premiers jours de notre arrivée à Montréal, si bien que l’exposition universelle a en quelque sorte constitué mon premier contact avec ce grand pays. Ce fut également une découverte du Canada pour les quelque 50 millions d’autres visiteurs qui y ont afflué cette année-là entre le 27 …
Lorsque vous entendez les gens parler d’Expo 67, vous avez tôt fait de constater qu’ils gardent de bons souvenirs de l’événement. Pour ma part, je m’en souviens comme si c’était hier. Comment aurais-je pu oublier? Ma famille a immigré au Canada au début de septembre 1967. Nous avons visité Expo 67 dès les premiers jours de notre arrivée à Montréal, si bien que l’exposition universelle a en quelque sorte constitué mon premier contact avec ce grand pays.
Ce fut également une découverte du Canada pour les quelque 50 millions d’autres visiteurs qui y ont afflué cette année-là entre le 27 avril et le 29 octobre, profitant de cet intervalle de six mois et deux jours pour explorer « Terre des Hommes » (thème d’Expo 67), c’est-à-dire 90 pavillons provenant de 60 pays, dont l’URSS, ainsi que plusieurs pavillons thématiques tels « L’Homme interroge l’univers » et « L’Homme à l’œuvre ».
Notre pays occupait l’avant-scène, accueillant bien sûr le monde au pavillon du Canada, mais également à ceux du Québec, de l’Ontario, de l’Ouest canadien et des provinces de l’Atlantique.
Présent sur les lieux dès les premières heures, l’ONF a tourné des documentaires immortalisant les divers aspects de l’événement et offert aux visiteurs un véritable cadeau : une production sur écran géant appelée Dans le labyrinthe.
Nous ne pouvons (malheureusement) pas remonter le temps, mais afin de souligner le 50e anniversaire d’Expo 67, nous vous proposons cette sélection de 5 films grâce auxquels vous découvrirez — ou redécouvrirez — cet événement unique (revoir le Monorail et l’Arbre du peuple m’a donné la chair de poule).
Bon visionnage!
Albert Ohayon est l'expert de la collection à l'ONF : il a vu plus de 8 000 films! Albert a étudié le cinéma et le journalisme à l'Université Concordia, à Montréal, et travaille à l'Office national du film du Canada depuis 1984.
« Un voyage sans paroles de huit minutes rempli de musique entraînante des années 1960! On y voit le pavillon de l’URSS, le Monorail, Habitat 67, le pavillon des États-Unis, un aéroglisseur, le Katimavik et des clowns d’allure inquiétante : un excellent tour d’horizon de l’exposition universelle. Nostalgie garantie! » - A. Ohayon
« Une formidable visite au pavillon du Canada, durant laquelle on nous présente notamment cette inoubliable structure appelée l’Arbre du peuple. J’ai eu grand plaisir à constater que le film mettait en lumière la contribution des peuples autochtones du Canada. On y aperçoit aussi des machines étranges, dont un véhicule de transport et l’une des premières versions de l’ordinateur moderne. Les ressources abondantes du pays y sont en outre valorisées, comme l’uranium, dont l’utilisation est alors à la mode. Bref, on nous offre ici une vision charmante et optimiste de l’innovation canadienne dans les secteurs des communications, du transport et de l’art! » - A. Ohayon
« Ce documentaire nous présente le pavillon des Indiens du Canada (c’est le nom qu’on lui a donné). La mention bouleversante de la période des pensionnats m’a semblé étonnante : je n’aurais jamais cru qu’on abordait déjà ce sujet tragique en 1967! Nous découvrons en outre que le pavillon a été conçu et réalisé par les Autochtones eux-mêmes. Cette vision nostalgique d’un des pavillons thématiques comporte également une impressionnante séquence englobant tout le site d’Expo 67. » - A. Ohayon
« On a tourné les scènes de cette production sur écran géant dans tous les coins du monde en utilisant simultanément cinq caméras assemblées en forme de croix. Les images ont ensuite été projetées sur cinq écrans distincts suivant un assemblage cruciforme similaire. Cette technique a exigé une synchronisation parfaite entre les caméras, le matériel de montage et les projecteurs. Les résultats promettaient d’être extraordinaires : jamais on n’aurait vu quoi que ce soit de semblable! Plus d’un million de personnes ont visionné le film Dans le labyrinthe, présenté en deux parties dans les salles I et III de l’immense pavillon à cinq étages (appelé le Labyrinthe) de la Cité du Havre, près de l’emplacement principal de l’Expo. Alors que les autres pavillons thématiques de Terre des Hommes présentaient les divers moyens par lesquels l’humanité avait maîtrisé son environnement, le Labyrinthe proposait un voyage intérieur qui amenait le public à découvrir la façon dont l’humanité avait accompli sa propre conquête. » - A. Ohayon
« Ce film a en fait été réalisé pour l’exposition Terre des Hommes, laquelle a succédé à Expo 67 jusqu’en 1981. Tourné en 70 mm en vue d’une projection multiécran, il se compose d’un méli-mélo d’images montrant indistinctement l’innovation, la pauvreté ou l’automatisation. Il comporte également une sélection de plans d’archives illustrant de folles machines volantes conçues au début du XXe siècle et des robots complètement disjonctés datant des années 1960. » - A. Ohayon