Réalisateur, directeur de la photographie, caméraman et scénariste, Jean-Claude Labrecque a signé une quarantaine de documentaires et de fictions et son nom figure au générique de près d’une centaine de films! Né à Québec en 1938, Jean-Claude Labrecque travaille d’abord comme photographe de mariages puis apprend les rudiments de la caméra à l’Office du film du Québec (OFQ). Passionné de cinéma, il est un client assidu du bureau de distribution de l’ONF à Québec, où il emprunte chaque semaine un projecteur et des dizaines de bobines de films. C’est pourtant un film vu à la télévision, Jour de juin (1958), …
Réalisateur, directeur de la photographie, caméraman et scénariste, Jean-Claude Labrecque a signé une quarantaine de documentaires et de fictions et son nom figure au générique de près d’une centaine de films!
Né à Québec en 1938, Jean-Claude Labrecque travaille d’abord comme photographe de mariages puis apprend les rudiments de la caméra à l’Office du film du Québec (OFQ). Passionné de cinéma, il est un client assidu du bureau de distribution de l’ONF à Québec, où il emprunte chaque semaine un projecteur et des dizaines de bobines de films. C’est pourtant un film vu à la télévision, Jour de juin (1958), sur la parade de la Saint-Jean Baptiste, tourné par une équipe de l’ONF, qui le convainc d’aller travailler là-bas. Habitué à l’OFQ à tourner des parades avec une caméra sur trépied, il découvre la magie d’une caméra mobile, participante, libérée de ses ancrages, promesse de nouvelles possibilités pour le jeune cinéaste en devenir.
En 1959, il entre à l’ONF comme assistant caméraman. Il travaille sur quelques films, mais l’expérience n’est pas concluante et son contrat n’est pas renouvelé. La direction juge qu’il n’est pas doué pour ce travail et l’oriente vers les assurances! Il se tourne alors vers le secteur privé. C’est Claude Jutra qui lui donne sa véritable chance comme caméraman en l’engageant sur À tout prendre (1963). Fort de cette expérience, Jean-Claude Labrecque revient à l’ONF en 1963, à la demande du producteur Fernand Dansereau, mais cette fois comme caméraman. Pendant deux ans, il enchaîne les tournages à un rythme effréné. Il tourne notamment avec Arthur Lamothe (De Montréal à Manicouagan, 1963), Terence Macartney-Filgate (The Hundredth Summer, 1964), Gilles Groulx (Le chat dans le sac, 1964) et Gilles Carle (La vie heureuse de Léopold Z, 1965). Douce revanche pour celui à qui on avait dit qu’il n’avait pas d’avenir dans le métier! Il participe également à un documentaire sur Antonioni à la Cinecittà à Rome, Antonioni, documents et témoignages (1966) de Gianfranco Mingozzi. Ce tournage en Europe est formateur et inspirant pour lui. Pendant une semaine, il assiste à la création de Juliette aux esprits (1965) de Federico Fellini, qui tourne tout juste à côté. Il se rend ensuite en France sur le tournage de Bande à part (1964) de Jean-Luc Godard, où il observe le travail d’éclairage du directeur de la photographie, Raoul Coutard.
En 1965, il réalise son premier film, 60 cycles, un reportage sur le Tour cycliste du St-Laurent. Un court métrage rempli de trouvailles visuelles spectaculaires qui lui vaudront plusieurs prix ici et à l’étranger. C’est le début d’une carrière de cinéaste, où pendant une cinquantaine d’années il alternera entre le documentaire et la fiction. Ses films sauront capter des moments forts de l’histoire du Québec, tels que La visite du général de Gaulle au Québec (1967), dans lequel le général lance son célèbre « Vive le Québec libre! », La nuit de la poésie (1970), coréalisés avec Jean-Pierre Masse, Jeux de la XXI olympiade (1977), le film officiel des jeux de Montréal, où il présente les athlètes olympiques à hauteur d’hommes, L’histoire des trois (1990), où il fait revivre le voyage à Québec de trois étudiants dans les années 1950, partis convaincre le premier ministre Duplessis de l’importance d’une plus grande accessibilité à l’université, et L’aventure des compagnons de Saint Laurent (1997), sur cette célèbre compagnie de théâtre qui, dans les années 1950, jette les bases du théâtre québécois. Mentionnons également Sur les traces de Maria Chapdelaine (2015), son dernier film, dans lequel il revient sur le tournage du réalisateur français Julien Duvivier, venu tourner une adaptation du célèbre roman de Louis Hémon dans la région du Saguenay ̶ Lac-Saint-Jean en 1934.
Ses films dénoncent aussi les injustices sociales, comme Les smattes (1972), son premier film de fiction, qui relate la fermeture d’un village en Gaspésie, On s’pratique… c’est pour les Olympiques (1976), qui met en lumière le manque cruel de financement des athlètes olympiques canadiens ou L’affaire Coffin (1979), qui raconte l’histoire d’une erreur judiciaire. Sa production compte également des portraits intimistes qui nous font découvrir de grands artistes parfois oubliés. On pense à Claude Gauvreau – poète (1974), sur ce formidable poète membre des Automatistes et signataire du Refus global, Marie Uguay (1982), sur cette poétesse de grand talent emportée par le cancer à 26 ans et André Mathieu, musicien (1993), sur ce compositeur de génie dont la musique fut, pendant de longues années, complètement oubliée. D’autres portraits nous font voir des personnages connus différemment. Mentionnons Le frère André (1987), un long métrage de fiction sur le fondateur de l’oratoire Saint-Joseph, 67 bis, boulevard Lannes (1990), qui témoigne de la rencontre entre Claude Léveillé et Édith Piaf en 1959 à Paris et À hauteur d’homme (2003), qui suit la campagne électorale du chef du parti québécois, Bernard Landry.
Parallèlement à sa carrière de réalisateur, Jean-Claude Labrecque poursuit son travail de directeur de la photographie et de caméraman pour ses collègues cinéastes à l’ONF, comme Pierre Perrault (Le règne du jour, 1967), Don Owen (The Ernie Game, 1967), Bernard Gosselin (La veillée des veillées, 1976) ou Alanis Obomsawin (Kanehsatake – 270 ans de résistance, 1993). Il collabore aussi à des projets dans le privé avec d’autres réalisateurs, tels que Michel Brault (Entre la mer et l’eau douce, 1967) ou Gilles Carle (Les corps célestes, 1973).
Technicien audacieux et inventif, cinéaste toujours à l’affût des événements et des personnages qui jalonnent notre histoire, scénariste préoccupé par les injustices sociales, Jean-Claude Labrecque est sans contredit une figure marquante du cinéma québécois. Récipiendaire du prix Jutra-Hommage 2008, il s'est éteint en mai 2019 après plus de 50 ans de carrière.
Marc St-Pierre a étudié le cinéma, le théâtre et la philosophie. Il est conservateur de collection à l’Office national du film du Canada depuis 2004. Spécialiste de la collection française, il contribue à la programmation de films sur le site ONF.ca. Il y publie régulièrement des textes sur l’histoire de l’institution, ses films et ses artisans et propose des sélections de films aux internautes.
Homme de lumière, Michel La Veaux (Hôtel La Louisiane) a voulu partager son amour du septième art avec l’un des pionniers du cinéma québécois, Jean-Claude Labrecque (À hauteur d’homme). Entre l’hommage respectueux, le portrait chaleureux et le sincère devoir de mémoire, Labrecque, une caméra pour la mémoire prend la forme d’une conversation placée sous le sceau de la communion.
Bâtisseurs de mémoire, le cinéaste et son équipe nous proposent une aventure documentaire à la frontière de l’imaginaire du cinéma et de la réalité, qui vient questionner notre identité et notre rapport au passé.
Reportage sur le 11e Tour cycliste du Saint-Laurent en 1964, auquel ont participé des coureurs de treize pays et de trois continents. Monté avec une musique s'accordant au rythme intérieur des cyclistes, ce film signé Jean-Claude Labrecque, tourné en grande partie dans un décor champêtre, est d'une grande beauté visuelle.
La plus grande fête de la Parole qui ait jamais eu lieu au Québec! Dans la nuit du 27 mars 1970, au théâtre Gesù à Montréal, avait lieu le rassemblement prodigieux, inespéré, enthousiaste de milliers de Québécois autour de l'événement « notre poésie ».
Dans ce long métrage documentaire, le cinéaste Jean-Claude Labrecque donne la parole à Marie Uguay, disparue trop tôt. Émouvant et intimiste, le film retient captive l’image de la jeune poète; une réflexion sur l'écriture, la vie et la mort.
Ce long métrage documentaire nous fait revivre le voyage Montréal-Québec qu'entreprirent en 1958 les étudiants de Francine Laurendeau, Jean-Pierre Goyer et Bruno Meloche dans le but de rencontrer le premier ministre du Québec, l'honorable Maurice Duplessis. Ils avaient été chargés par leur assemblée étudiante de lui remettre en main propre un mémoire sur l'accession à l'université. Mais le premier ministre refusa de les recevoir. Pendant trois mois, chaque matin, poliment, ils vont réitérer leur demande... Trente ans plus tard, nous reprenons le train Montréal-Québec avec eux.
Long métrage documentaire sur le poète Claude Gauvreau. Le monstre sacré de la parole nous apparaît en pleine possession de son expression lyrique. À la Nuit de la poésie, il récite quelques-uns de ses poèmes; puis ce sont de larges extraits de sa fameuse Charge de l'orignal épormyable; enfin, il se prête à certaines entrevues. Un personnage fort et attachant nous est décrit. C'est le portrait émouvant de ce poète qui n'est peut-être plus loin de passer à la légende.
Long métrage documentaire sur la préparation des Jeux olympiques de Montréal en 1976. Ce film met en parallèle la construction monumentale des pavillons et la préparation des athlètes québécois qui rêvent de participer aux Jeux, mais qui se rendent à l'évidence qu'ils n'ont pas le soutien nécessaire pour enter en compétition avec les pays dominants. On y voit également le jeune René Simard interpréter la chanson officielle des Jeux de Montréal.
À travers la confrontation à l'âge adulte d'un jeune homme de vingt ans et de sa compagne, dont la difficulté d'être, en toile de fond, symbolise virtuellement le destin de tout un peuple, ce film pose la grande question de l'accession à la maturité politique du peuple québécois telle que perçue par un cinéaste épris d'idéal et d'absolu.
L'album Blue World, de John Coltrane, musique du film Le chat dans le sac, est vendu par Impulse! / Universal Music Enterprise.
Documentaire spectaculaire sur le hockey, sport national des Québécois, et l'équipe des Canadiens de Montréal des années 1950-1960. Les joueurs sont des héros nationaux : Jacques Plante, Bernard Geoffrion, Henri Richard et les autres. En 1955 : l'idole Maurice Richard vient d'être puni pour avoir frappé un arbitre. Comme un seul homme, le peuple descend dans la rue, et c'est l'émeute...
Les mésaventures de Léo, véritable débonnaire, la veille de Noël, depuis le petit jour jusqu'à la messe de minuit. Une tempête de neige s'abat sur Montréal et Léo, préposé au déneigement, est pris dans la tempête: les obligations professionnelles ou la famille?
À travers ce long métrage documentaire, revivez comme si vous y étiez les Jeux de la XXIe olympiade qui se sont déroulés à Montréal en 1976. Pendant quinze jours d'affilée, le réalisateur, Jean-Claude Labrecque, entouré d'une équipe de 168 personnes, va s'attacher à jeter sur l'événement un regard «à hauteur d'homme» selon sa propre expression. Le neuvième film olympique rompt avec la tradition cinématographique en ce domaine, dédramatise la mythologie qui entoure les jeux et prend délibérément le parti de saisir les faits dans leur quotidienneté.
Ce court métrage documentaire recrée le marathon des Jeux olympiques de 1976 en faisant partager aux spectateurs les sentiments et les émotions de Cierpinski, le grand vainqueur de la course.
Des montagnes Rocheuses aux chutes Niagara, en passant par le rocher Percé, les Prairies et la forêt boréale, le Canada fascine par la diversité et la splendeur de ses paysages. Découvrez ce court métrage documentaire sans paroles sur les richesses géographiques canadiennes, fait expressément pour le pavillon du Canada à l’exposition universelle d’Osaka en 1970.
Le Premier Concours international de piano tenu à Montréal, en mai 1965, fournit aux spectateurs l'occasion d'entendre de grandes oeuvres, de connaître des noms qui, demain, seront peut-être célèbres, mais par-dessus tout de se solidariser avec de jeunes artistes de toutes races et de toutes nationalités et de vivre avec eux les mêmes moments de doute et d'espoir. Et, à la fin, de partager avec les lauréats, Jean-Claude Pennetier et Albert Lotto, le bonheur d'une réussite totale.